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Lollipop
2 avril 2009

Qui est Cléa...?

21_insolite_16Avoir sept ans ne fut pas une mince affaire… J’avais commencé cette histoire comme ça, ce sont les mots qui me sont venus en premier, qui devaient faire l'ouverture ; je voulais débuter par là parce que ce sont les ultimes souvenirs de souvenirs qui habitent ma mémoire, des pans d’enfance fossilisés, un peu ouvragés peut-être, mais qui ont tous bien eu lieu. Je voulais démarrer ainsi, par le commencement, par le souvenir de ma mère qui me réveille et qui me dit « hello, it’s your birthday, honey » et je souhaitais dire alors qu’elle me parlait souvent en anglais, parce que l’enfance est le meilleur moment pour imprimer des langues, apprendre, s’adapter… Mais à présent, autant que je puisse m’en rendre compte, ce n’est pas l’endroit pour des souvenirs... Les cauchemars que je fais me semblent même bien plus tangibles. A croire que le passé cristallise des émotions dans des petites bulles denses qui, lorsqu’on les époussette, font grincer les cordes vocales et rougir les yeux, et possèdent le même goût acidulé. D’ailleurs je ne sais même plus si c’est ma mère qui m’a réveillée. Et je suis à peu près sûre qu’elle ne m’a pas parlé en anglais. Je dois aussi dire que je ne sais pas si j’avais sept ou huit ans, peut-être bien que j’en avais dix, peut-être bien que c’était Noël, peut-être bien qu’il ne s’est rien passé de particulier ce jour là. Mais je me suis promis de te raconter mon histoire, alors il faut bien que je débute quelque part… Je me rappelle qu’un des enfants – ou bien était-ce ma mère ? – avait préparé des poires en forme de souris, avec des bonbons dessus pour faire les oreilles et les yeux, du sirop très sucré tout autour, de sorte qu’avec le gâteau d’anniversaire et les bonbons engloutis, j’ai le souvenir de minutes édulcorées, comme si du sucre liquide recouvrait un peu tout et que ma maison était celle d’Hansel et Gretel, faite de pain d’épice et de sucre d’orges géants. Je me rappelle m’être dit que ma vie se passait bien, que j’avais des amis et je les ai mêmes passés en revue, énumérant les souvenirs que j’avais déjà enregistrés avec chacun d’eux, leurs qualités, leurs défauts, ce que je ressentais à leur égard. Il y avait des jeux, dont une pêche au canard, peut-être du maquillage ; c’était bien organisé, ce fut une bonne fête d’anniversaire. Je sais... je me perds dans des détails qui ne sont pas forcément utiles, dans ce cas là il faudrait peut-être mieux que je ne raconte rien du tout. Mais j’ai besoin de me rassembler, de retrouver et remettre ensemble des morceaux de moi. Car le soleil commence à décliner et j’ai peur que la nuit arrive trop vite. J’ai le temps, je sais, j’ai encore bien du temps… Je regarde ton corps, devant moi, tes yeux clos, je crois voir tes paupières frémir mais non : ce n’est que mon imagination. Je me rends compte que j’ai oublié le capharnaüm des rues de New York, mais c’est parce que la fenêtre de la suite a été fermée. Est-ce moi qui l’avais verrouillée.. ? Je vais peut-être commencer par dire qui je suis, ce que je suis, la personne qu'il me semble être. Je m’appelle Cléa Difeurte, et ceci est une histoire racontée par Cléa, sous le pseudonyme de C. Difeurte, relatant des événement de la vie d’une jeune fille prénommée Cléa, qui n’est autre que moi-même, Cléa Difeurte, mais aussi une enfant de sept ans, dont l’anniversaire, en connaissance de cause, ne fut pas une mince affaire…
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